récit de vie
-
Apprendre à dire adieu
C’est une vilaine chose qui est venue se loger dans sa bouche, dans sa mâchoire. Cela vient mâchouiller mon cœur. Cette chose déforme son minois de minette, lui ouvre la gueule, lui tord la langue. Dans une patience infinie de félin, elle subit l’affront, se délecte comme elle peut de sardine écrasée, d’une caresse aimée, d’un rayon de soleil sur le pas de la porte. Le seuil de la porte. Un seuil, un linceul bientôt. Nous serons alors bien seuls. Mais aujourd’hui, elle est posée, là. Présente. La douleur, vécue dans sa dignité féline, silencieuse. Mon cœur s’est enrhumé, est embrumé de chagrin, une brume lourde et épaisse. Cela va…
-
2022 Année blanche
Année blanche de publication, blog d’écriture à l’abandon. C’est le blanc très actif d’une vie confrontée au deuil et à l’urgence de vivre pleinement. Le blanc d’une page blanche où le précipité de l’encre n’a eu le temps de s’ancrer à la page des heures, jours et mois qui ont succédé le départ définitif d’elle. Des mots déposés ça et là, en vitesse, dans une survie d’après tremblement de terre où l’énergie se concentre sur le vivant, amputé, mais là, nécessitant présence et soins. La vocation d’accompagner d’autres que soi qui colle aux basques, à en oublier de reprendre son propre souffle. Année blanche d’une neige fertile recouvrant le terreau…
-
Le nid vide
On m’a ôté l’appendice. A l’âge adulte. Semi-adulte, j’avais à peine 20 ans. Je me souviens de cette opération par coelioscopie, technique qui nécessite une insufflation de gaz dans le ventre. Elle m’a laissée le ventre gonflé comme une baudruche pendant deux trois jours, le ventre aussi tendu qu’une femme enceinte de 6 mois avais-je présumé à l’époque. Le miroir de la chambre d’hôpital me renvoyait cette étrangeté comme un apprivoisement de mes possibles corporels… le ventre peut donc se tendre tant et plus (… « Qu’à la fin il creva! », vieux relent de fable d’enfant) tant et plus encore ? qu’elle fabuloserie que le corps d’une femme !…
-
JOUR 10
témoignage, contribution par Laeti l’invitée du mois Jour 10…. il plane une drôle d’ambiance, enfin drôle, façon de parler…calme artificiel, impression d’une période de vacances sans touristes, agitation silencieuse… Je me sens en décalage. Tout à l’air semblable et pourtant tout à l’air différent, drôle de sentiment…. Impression que mon trajet jusqu’au travail n’est pas banal, que le fait même de travailler est une action devenue importante…trop importante…comme si aller travailler nécessitait réflexion et désir réel, comme si travailler prenait une dimension capitale. Des héros ! n’importe quoi ! comme si l’ordinaire ne pouvait déjà à lui seul être à saluer ! On a oublié, tout oublié…. oublié pourquoi le…
-
Symbolique ‘Atelier du Figuier’
Je me vois comme un instrument de transformation, la vie écoulée entre d’un côté, de l’autre sort celle écrite. Erri De Luca, Le Tour de l’oie Parfois, on ne l’a pas fait exprès, c’est la vie qui te pose ça là, juste devant tes yeux. Et alors, ça fait Tilt! Il y a quelques jours, une salamandre est apparue sur la terrasse pluvieuse, trop heureuse de cette abondante humidité nocturne. J’ai pu l’observer une bonne partie de la soirée. J’ai immédiatement été séduite par l’élégance mode tout de noir et jaune du batracien, quasi hypnotisée par sa prestance. C’est la première fois que j’ai la chance d’en voir une « vraie »,…
-
Trouver son ‘tempo giusto’
« Il est plus de merveilles en ce monde que n’en peuvent contenir tous nos rêves » attribué à W. Shakespeare En cette semaine de rentrée, j’ai envie de partager avec vous mes réflexions et offrir mon témoignage sur le ‘Tempo Giusto’, tel que développé dans l’inspirant livre de Pascale d’Erm : Vivre plus lentement, un nouvel art de vivre, lu il y a 4 ans tout pile, septembre 2015. Je vous offre donc ce long article en cadeau du jour. Je vous invite à respirer et prendre un petit temps pour vous et humer ce tempo là avec moi. Le tempo giusto est le rythme musical propre à chaque concertiste. C’est aussi…
-
En Quête de clown…
Recherches et réflexions personnelles sur l’objet CLOWN Ok, il est 16h47, mercredi 28 septembre 2016, que j’ai même râté mon rdv pôle emploi ce matin, et je navigue là avec Emma la clown, je me demande, bah, oui ? C’est comment qu’on fait pour devenir l’un des meilleurs clown du moment ? je lis et regarde des trucs sur Emma la clown, parce que mes copines m’en ont causé en terrasse tout à l’heure, l’air entendu que c’était du clown qui déchire… et voilà… « …cherche une voie d’équilibre et défend la liberté, la qualité et l’authenticité du clown : ce personnage peut se promener où il veut et être,…
-
Il nous restera ça…
l nous restera ça. Oui, tu vois, il nous restera ça. Au moins ça. Surtout ça. Plus que ça en fait. Il nous restera les sourires, les mains tendues, les larmes amères, les aubes fraîches… ça tu vois, c’est ce qu’il nous restera. Les petits matins qui se lèvent et délivrent des affres de la nuit. Les oiseaux. Il nous restera ça, les oiseaux. Leur indescriptible palabre et leurs chants rassembleurs, racoleurs. Les oiseaux. Il nous restera ça tu vois. Oui, tu vois, il nous restera le chocolat chaud, onctueux, tout attendri de cannelle, ça oui, il nous restera ça, le bois qui craque sous les pieds, l’eau qui ruisselle…
-
Bonjour tout le monde !
Bienvenue à l’atelier du Figuier, espace entièrement dédié aux saveurs créatives qui embaument l’existence ! Un songe sous le figuier… il était une fois, une rêveuse confortablement installée dans son fauteuil-hamac suspendu au vieux platane du jardin partagé. L’air doux et délicatement parfumé des deux figuiers gorgés de soleil qui lui faisaient face venait l’envelopper d’une réconfortante protection. Sous le platane, et toute embrassée du figuier, sa lecture était fort agréable en ces enchanteresses conditions… Bercée de suave et de tant de tendresse arboricole, la rêveuse laissa là son livre et se prit à songer que c’était là. Tout était là. Réuni en ce lieu. Son atelier rêvé d’écriture, de…